Cette série est l’une des plus grandes frustrations de ma vie de lecteur… et je suis sur le point de vous la faire vivre !…
J’ai découvert ces mangas (publiés en France en grand format, avec le sens de lecture occidental) tout juste après avoir lu la magnifique biographie (qui est à mon avis un pur chef-d’oeuvre) que Sakaguchi Hisashi a consacré au moine zen Ikkyû. Cette vaste fresque historique et philosophique m’avait passionné, et je cherchais alors tout ce qui était disponible du même mangaka.
J’ai donc lu sa petite vision science-fictive « Version », mais surtout, j’ai découvert « Fleur de pierre ».
Là aussi, nous sommes en présence d’une fresque historique : nous sommes en Yougoslavie, à la fin des années 30. Un groupe de jeunes écoliers se rendent en excursion de découverte géologique. À la sortie de la grotte, dans laquelle ils ont pu admirer les fameuses Fleurs de Pierre, qui fournissent le titre à la série, il se rendent compte que la deuxième guerre mondiale vient d’éclater (dans une planche d’une grande intelligence de mise en scène, e d’une force incomparable, mais je vous laisse le plaisir de la découvrir…)
La brutalité de l’Histoire (avec sa « grande Hache » dirait Georges Perec) cueille les élèves dans leur insouciance, et l’on s’attache à la trajectoire de certains d’entre eux, dans le quotidien de leur implication.
Et c’est là qu’intervient, comme je vous disais tout à l’heure, la frustration : devant le succès intimiste de cette série (nous sommes à l’époque où les éditeurs généralistes de BD sentent que la manga va prendre une place importante, mais n’y connaissent encore pas grand chose… Vents d’Ouest s’attendait-il, avec cette série, à un succès à la Dragon Ball ?…), l’éditeur décide de ne pas faire traduire les derniers tomes ! Trois volumes sont disponibles en France, alors que la série japonaise en compte six !
Il nous reste deux possibilités : apprendre le japonais, ou faire pression sur un éditeur pour qu’il se décide à reprendre la série dans son intégralité !…
En attendant, et malgré ça, la lecture de ces trois tomes reste indispensable, à mon avis, pour voir l’impact de l’Histoire sur la vie quotidienne, et pour comprendre les événements plus récents autour de la Yougoslavie.