Tout ça, c’est (encore) à cause de Roland C. Wagner…
Je m’explique : il m’arrivait de croiser Roland dans les allées des festivals ou d’échanger avec lui par mail. J’étais (et je suis encore !) un grand lecteur de ce qu’il écrivait, et nous échangions de temps en temps sur tel ou tel aspect du monde qu’il mettait en place.
Un jour, dans les allées du festival Utopiales, à Nantes (c’était, si mes souvenirs sont exacts, celui de l’an 2000, soit le premier se déroulant à Nantes, après les deux années à Poitiers), on se croise, on discute, et il me dit : « Tu as lu les romans de Valerio Evangelisti ? »
Il me raconte qu’ils ont mangé ensemble, le midi, et que, discutant de leur méthode de travail du réel et des points science-fictifs sur lesquels ils s’appuient l’un et l’autre, ils ont découvert que ça se ressemblaient quand même beaucoup…
J’avais acheté quelques temps auparavant le premier volume de la saga de Nicolas Eymerich (« Nicolas Eymerich Inquisiteur »), sans l’avoir encore lu. Je savais que l’auteur était aux Utopiales, je l’avais donc glissé dans mon sac à dos.
Et voila Roland qui m’entraîne au bar des auteurs, qui se pose à une table où il y a Caza, David Calvo et, justement, Valerio Evangelisti, et nous voila tous les cinq à discuter et à refaire le monde… Ce fut pour moi, vous pouvez l’imaginer, un moment particulièrement intense, et je sais que, depuis, je surveille les publications en français de cet auteur.
Particulièrement noir, ce monde de Nicolas Eymerich fourmille d’idées et d’intelligence. Construisant ses romans dans un chassé-croisé entre plusieurs époques, dont celle de l’Inquisiteur en chef du royaume d’Aragon, Valerio Evangelisti essaie de montrer la face noire de l’Humanité et les interpénétrations des actions humaines.
Je ne peux que vous conseiller de lire ce cycle science-fictif (qui est maintenant publié par le très bon éditeur La Volte). Si vous ne souhaitez pas (c’est un tort 😉 ) plonger directement dans le grand cycle, vous pouvez prendre l’un des romans parallèles au cycle, comme ce « Black Flag », centré non pas sur Nicolas Eymerich, mais sur un autre personnage, croisé lors d’une des nouvelles du recueil « Métal Hurlant », un certain Pantera…
À noter que la traduction est assurée par un auteur que j’aime aussi beaucoup, Jacques Barbéri. Je prendrais le temps de vous parler de lui une prochaine fois…