Stéphanie Benson est pour moi une écrivaine dont on ne parle pas assez. Auteure franco-britannique installée en France, elle exerce son métier d’éducatrice jusqu’en 1986, date à laquelle elle décide de prendre la plume. Et d’écrire directement en français : « Pour en finir vraiment avec l’Angleterre. C’était repartir à zéro, ne plus avoir de lien avec ce milieu plein de tabous et d’interdits. »
Elle signe plusieurs romans, policiers et jeunesse principalement, et commence à se faire un nom.
Et en 2001, elle lance son Grand Oeuvre : Al Teatro.
Ces romans peuvent être facilement caractérisés d’apocalyptiques : foisonnante, l’intrigue tourne autour d’un tueur en série, Milton, qui semble être le côté obscur du poète John Milton, l’auteur de Paradis perdu… et tout semble concourir à la fin du monde…
Les personnages et les événements s’enchaînent et s’entremêlent. Et là où, dans d’autres livres, les scènes chocs et les incidents de parcours ne sont que des pages racoleuses, dans Al Teatro, chaque ligne est maîtrisée et prend sa place dans le grand tout de ce Théâtre du monde.
J’avais découvert Stéphanie Benson avec son très bon Une chauve-souris dans le grenier, et ses romans pour la jeunesse (surtout ses volumes pour la série Le Furet, un univers partagé à la Poulpe, mais pour adolescents). Et c’est avec un choc violent que je plongeais dans ce cycle incroyable. Très clairement, ne pensez pas sortir de sa lecture indemne. Et certains passages risquent de mettre vos nerfs à très rude épreuve !
À noter que les éditions numériques (et papier) Publie.net ont réédité le cycle, en lui adjoignant un 4e volume, qu’il me tarde de lire (je viens d’en découvrir l’existence !)